Informations

Aujourd’hui, une quinzaine d’années après la réunification, Berlin reste un centre important en ce qui concerne la jeune création artistique. Depuis les années ’90, beaucoup de nouvelles voies artistiques y ont émergé. Nous pensons, par exemple, à la nouvelle vague de la figuration allemande, mais aussi au néo-pop, dont Franz Ackermann et Michel Majerus sont les meilleurs représentants.


Depuis peu, une nouvelle tendance se fait voir: un certain nombre de jeunes artistes s’interrogent sur la mouvance abstraite du XXe siècle. Ils se servent librement des aspects formels des divers courants artistiques comme le minimalisme américain, le suprématisme russe, l’avant-garde du Bauhaus et de Stijl. Ils articulent consciemment les données de l’histoire, mais en changent le sens de lecture par des juxtapositions osées, par l’introduction de matériaux surprenants ou encore par la combinaison de systèmes esthétiques.


Ainsi, Jens Wolf récupère le formalisme de l’art américain des années 1950 et 1960 pour le représenter d’une manière accidentée sur un support de contreplaqué brut, où nature et manufacture sont en opposition avec la pureté conceptuelle de la forme.
Sergej Jensen reprend l’esthétique Hard Edge sur des grands formats de toile non traitée, tendue sur châssis, où les incrustations formelles rappellent un vulgaire patchwork.
Anselm Reyle propose une abstraction radicale en peignant une surface noire sur une surface rose, de manière à ce que le rose n’apparaisse plus que sur l’extrême bord de l’image. Aussi fait-il des tableaux à rayures monochromes, où l’une des rayures est constituée de l’aluminium d’une couverture de survie, introduisant ainsi une multitude d’interprétations et rompant ainsi l’idéologie formaliste et son rythme formel.
Katja Strunz semble reprendre des formes constructivistes et des rythmes suprématistes, tout en les réalisant dans l’espace tridimensionnel du lieu d’exposition. Vu de loin, c’est la rigueur formelle qui domine. Mais, en s’approchant, le matériau dévoile ses secrets: on constate des récupérations, du recyclage, des éléments recontextualisés, et le tout paraît soudainement n’être qu’un assemblage de fragments.
Quant à Thomas Kiesewetter, il bricole avec finesse et avec une maladresse technique quelque peu voulue des structures futuristes dont la technicité, le concentré idéologique et la perfection formelle sont interrogés par des notions de fragilité, de douceur, de liberté créatrice.

Sur une proposition de Jens Wolf, artiste représenté par l’Alimentation Générale, cette exposition présente cinq artistes berlinois très prometteurs de la mouvance abstraite.

Documents

Subscribe

Ok
Unsubscribe