Exhibited Works

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Les expositions de groupe sont généralement un laboratoire d’idées pour les artistes, l’occasion pour les amateurs d’art d’observer comment leurs différentes expérimentations et réflexions dialoguent sur les murs des galeries et musées. Cette exposition, prénommée Malerei ou « tableau » rassemble trois artistes allemands des années 1990, tous des connaissances, déterminés à repousser la peinture sur toile à sa limite.

Martin Kippenberger, reconnu pour ses réflexions et expérimentations innovantes, fut l’enseignant de Schaufler à l’Hochschule für bildende Künste d’Hambourg. Schaufler explore, pour sa part, la peinture à travers un processus de déconstruction. Sa représentation des bergers (Hirte) détourne le sentiment du sublime et le romantisme de la peinture pastorale du XIXe siècle en utilisant l’émotion pure, abstraite et colorée associée à l’expressionnisme. Le paysage, les émotions, la figure, la forme et la couleur deviennent un tourbillon tempétueux ; nos perceptions extérieures sont délibérément privées de clarté afin que nous puissions nous concentrer sur l’effet de la peinture sur nos émotions.

Comme les personnages de Walt Disney sont connus comme appartenant à un monde créatif unique, les personnages de dessins animés colorés de Butzer habitent un univers qui lui est propre et sont au service de ses explorations du potentiel de la couleur et de la lumière. La peinture réfléchit la lumière sur la toile d’une manière apparemment impossible. Cette aptitude picturale, qui rappelle Matisse et Cézanne, combinée avec l’énergie vibrante de la pop culture américaine lui a valu une large reconnaissance et son travail a rejoint de nombreuses collections prestigieuses, notamment la Saatchi Gallery à Londres.

Arnolds a lui une approche plus radicale dans sa poursuite du Malerei. Représenter une jambe ou une toile d’araignée ne sont que des excuses pour expérimenter avec les couches, les lignes, la lumière et les couleurs, en les ajoutant, les soustrayant, les estompant et les contrastant comme le juge bon l’artiste. Sa formation de maçon transparait à travers chaque œuvre qu’il construit ou découpe couche par couche comme des motifs architecturaux se pliant à sa volonté. Sa domination sur la toile est palpable, ce qui, avec sa volonté de se mettre au défi, d’expérimenter et de pousser la peinture à ses limites, fait de lui une figure populaire et marquante de la scène artistique contemporaine.

Dans une entrevue avec Anne Parsons, Willem de Kooning dit un jour : « Il est capital de se réunir, de discuter, de réfléchir ». C’est exactement ce que propose cette exposition : un dialogue, des pensées partagées, une confrontation entre trois artistes dont la pratique artistique a évolué conjointement. André Butzer, Thomas Arnolds et Matthias Schaufler abordent ainsi la question fondamentale de ce qu’Arnolds, l’artiste de la galerie, décrit avec éloquence comme « la réalité de la peinture ». Un débat sur toile s’ouvre, et, comme toujours, vous, les collectionneurs, êtes invités à y participer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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MALEREI

Group show with works by Thomas Arnolds, André Butzer, Matthias Schaufler.

Opening on Thursday 5th May 2022 at 6 pm

The exhibition will be on show from 5th May to 25th June 2022.

Group exhibitions often become a special think tank for artists, and as art lovers we observe how their thoughts and experiments play out on the walls of galleries and museums. This exhibition, simply titled Malerei or “painting” brings together three German artists, known personally to each other, who have emerged from the 90s determined to push the potential of paint on canvas to the limit.

Martin Kippenberger, who is well-known for innovative reflections and experimentations, was Schaufler’s professor at the Hochschule für bildende Künste in Hamburg. In Schaufler’s case the question of what paint does is explored through a process of deconstruction. His depiction of shepherds (Hirte) subvert the idea of the sublime and the sentimental of 19th century pastoral painting using the abstracted, raw, colourful emotion associated with expressionism. Landscape, emotions, figure, form and colour become one tempestuous swirl; our outer perceptions are deliberately denied clarity so that we can focus on the effect the painting is having on our emotions.

Butzer’s colourful cast of cartoon characters populate his canvasses in a universe that is unique to him, much like Walt Disney’s cast of cartoon characters was unique to his creative world. And yet it could be argued that his figures are placed at the service of his explorations into the potential of colour and light. The paint bounces off the canvas with seemingly impossible brightness. This painterly ability, reminiscent of Matisse and Cezanne amongst others, fused with the vibrant energy of American pop culture has earned him widespread recognition as an artist and his work graces numerous prestigious collections, not least the Saatchi Gallery in London.

Arnolds is completely radical in his pursuit of malerei. Neither the leg you see nor the spider’s web matter, they are an excuse to experiment with layers, lines, light and colours, adding, subtracting, blurring and contrasting them as the artist sees fit. His training as a stone mason shines through each work, which he builds up or cuts down layer by layer like architectural motifs that can be bent to his will. His domination of the canvas is palpable, which, together with his drive to challenge himself, experiment and push painting to its limits make him a popular and important figure in the contemporary art scene.

Willem de Kooning once said in an interview with Anne Parsons, “It was so important, getting together, arguing, thinking”.[1] And in many ways this is exactly what this exhibition, is proposing – a dialogue, shared thoughts and an argument between André Butzer, Thomas Arnolds and Matthias Schaufler, three artists who have grown together in their art, tackling the fundamental question of what Arnolds, the Nosbaum Reding in-house artist eloquently dubs “the reality of painting”.[2] This is a debate on canvas, and, as ever, you, the collectors, are invited to participate.

 

Wilhelmina von Blumenthal



[1] Anne Bowen Parsons Collection of Interviews on Art, 1967-1968. Archives of
American Art, Smithsonian Institution, Washington, D.C, p. 3.

[2] Markus Mascher and Carolin Scharpff in conversation with Thomas Arnolds in, Leopold Hoesch Museum Duüren, Thomas Arnolds, Impressum Colophon, Düren, 2019, p. 90.

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