Biography

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Franz Grabmayr (1927-2015)

 

Après avoir obtenu son diplôme à l'Académie auprès de Herbert Boeckl en 1964, Franz Grabmayr s'installe la même année dans un simple quartier de peintres du Waldviertel. C'est là, dans un isolement total, qu'il réalise ses premiers paysages en pleine nature. Un isolement en Basse-Autriche né d'une nécessité personnelle et qui donnera lieu à un virage essentiel dans son œuvre.Dans la nature, Grabmayr a découvert d'autres motifs sur lesquels il se concentrera durant l'ensemble de sa carrière, ses dernières paysage datant de 2010. Le peintre s'inspire de la palette de couleurs de Cézanne et il compose à partir d'innombrables nuances de vert, d'ocres directement observées dans la nature. L'espace pictural dépasse alors déjà la surface de la toile et rend perceptible un espace potentiellement infini.En parallèle de la peinture de paysage, Grabmayr étudie les danseurs et leurs mouvements. Inspiré par les pantomimes, les répétitions et représentations du ballet de l'Opéra d'État de Vienne, il peint, dessine les corps en pleine variation. Les séances de «feuilles de danse» de Grabmayr peuvent être décrites comme un contrepoint au dessin statique de modèles nus. « La figure est en fait déchirée lorsqu'une danseuse travaille de manière très dynamique. Si elle se déplace plus lentement, sur une autre musique, les images deviennent plus plates... Les mouvements sont ceux de la danseuse mais avant tous ceux de la musique. C'est alors que l'étincelle jaillit », décrit Grabmayr à propos de ses sessions d'atelier et ses dessins sur papier.Dans les années 1980, Franz Grabmayr développe son «atelier mobile» : il se faisait conduire en tracteur autour de ses motifs, tout en se tenant debout sur la remorque avec son chevalet et ses pots de peinture. Il accumule jusqu'à 100 kg de peinture sur la toile avec une spatule. Franz Grabmayr y développa imperturbablement et continuellement sa peinture sauvage de danse et de paysage, se laissant conduire avec son «atelier ambulant» parfois autour de grands foyers flamboyants devant lesquels des modèles dansaient souvent librement et nus.Avec les années, ces peintures deviennent de plus en plus denses. Grabmayr ajoute des matériaux trouvés sur place, comme des tiges de céréales, du sable ou des cendres, aux pigments. Pour cet artiste des matériaux, les surfaces et les couleurs sont devenues des moyens de représentation et non de création. Les actions spontanées de Grabmayr étaient toujours précédées d'un long processus d'observation de la nature, devant le motif. Son matériel était également bien préparé, il mélangeait lui-même ses couleurs afin qu'elles résistent le mieux possible à ses processus de peinture dynamiques. D'épaisses couches de peinture étaient appliquées avec une grande véhémence à la spatule, les unes à côté des autres et les unes sur les autres, puis grattées tout aussi rapidement si elles ne lui plaisaient pas. Il utilisait la masse de peinture employée en sachant qu'elle se comporterait comme de la lave et continuerait à travailler pendant des mois sur les tableau. L'œuvre de Grabmayr est définitivement devenue l'une des œuvres centrales de la peinture post-abstraite et le peintre contemporain des quatre éléments.

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